La fluence corporelle : lire et manier son corps comme un texte vivant

Dans ce développement, j'ai choisi d'utiliser cette analogie avec la linguistique, pour mieux vous partager ma vision du coaching avec Fluenscoaching, et quelle importance j'accorde à cette notion de "fluence"dans mes accompagnements.

En lecture, nous considérons qu’à partir du CM2 la "fluence de lecture" (130 mots/minute) est acquise : la lecture devient "rapide, précise, automatique et expressive" (Wolf M. et Katzir-Cohen T., L’enseignement de la fluence... 2024).

Selon Meyer & Felton (1999), la fluence « libère l’esprit de la charge du déchiffrage pour qu’il puisse accéder au sens ».

Mais qu’en est-il de votre fluence corporelle ?

Car le corps, lui aussi, est un texte vivant, un texte que l’on doit apprendre à lire, à relire, à interpréter et à perfectionner.

Que serait la fluence corporelle ?

De la même façon que la lecture fluente suppose l’automatisation du décodage, la fluence corporelle suppose :

• des gestes automatisés, maîtrisés, précis

• une respiration harmonieuse

• une intention expressive (posture, gestuelle, tonus)

• une capacité d’adaptation instantanée à l’environnement

• une conscience corporelle fine et stable au cours du temps

(pour approfondir les mouvements et leurs fonctions je vous renvoie vers mon autre article) : Trois : C'est le nombre de plans dans lesquels vivent tout tes mouvements

Et elle repose, comme la lecture, sur des pré-requis fondamentaux :

• la Mobilité, résultant de "la force, de la souplesse, et du contrôle moteur" (Définition de la mobilité articulaire. Mémoire (IFMK Nord), p. 31, 2024.

• l’Endurance : résultant elle de la" faculté de l’organisme à prolonger le plus longtemps possible un effort spécifique. » Van Den Bosch, P. (2007). Entraînement en endurance : la faculté de l’organisme à prolonger un effort spécifique.

Le corps comme dictionnaire vivant : un ensemble d’unités de sens

L’analogie lecture–mouvement permet, je pense, de mieux comprendre la logique interne de notre corps.

• Les fibres musculaires = les lettres

Chaque fibre ou unité motrice est une unité minimale de mouvement, comme une lettre est une unité minimale de sens.

• Le geste coordonné = une phrase fluide

Une phrase bien structurée donne un sens clair ;

un geste coordonné donne une intention lisible et efficace.

• Le recrutement musculaire = le vocabulaire

« Le recrutement des unités motrices, c’est-à-dire l’activation progressive d’unités de petite à grande en fonction du besoin, permet d’ajuster précisément la force : plus de force = plus d’unités motrices recrutées » (OpenStax, Anatomie & Physiologie)

Cette qualité de recrutement musculaire  : correspond à la richesse du vocabulaire :

plus il est riche, plus le geste peut être nuancé, fort, efficace ou économe en fonction de l'intention et du contexte.

• La fluidité = la transition entre les mots

Passer d’un mouvement à l’autre sans rupture nécessite une mobilité minimale, comme lire une phrase nécessite de passer d’un mot à l’autre sans buter.

• L’absence d’erreurs = la justesse motrice

Là où une erreur de lecture altère le sens du texte, un geste imprécis altère l’efficacité d’un geste, peut créer des compensations involontaires et  augmente le risque de blessure.

Alors : comment devenir “fluent” corporellement ?

La fluence corporelle n’est pas innée.

Elle se construit, s’entraîne et s’automatise grâce à deux piliers essentiels pour lesquelles notamment Fluenscoaching peut vous accompagner, quel que soit votre âge et condition physique.

1. La Mobilité

La mobilité est la base de notre syntaxe corporelle.

Sans mobilité suffisante :

• les gestes perdent en amplitude

• la coordination se dégrade

• la fatigue peut augmenter

Autrement dit notre autonomie est mis en danger progressivement.

2. L’Endurance 

Travailler l’endurance cardio vasculaire, musculaire permet de maintenir la qualité des gestes, déplacements, dans le temps comme pourrait l’être notre capacité à maintenir notre attention, concentration et nos facultés au cours de la lecture d’un livre, d’un texte. 

Comment travailler son endurance et sa mobilité ?

Elles se développent, toute deux (entre autres) avec :

• La prise de conscience de son schéma corporel (grâce à une multitude de disciplines : la danse, la musculation...)

• Progressivité, répétitivité, variété, spécificité et alternance (entre phase de repos et de travail) dans l'entrainement de cette discipline, étant les 5 principes fondamentaux de l'entrainement physique, toutes disciplines confondues. (Fleck, S. J., & Kraemer, W. J. (2014). Resistance Training for Health and Performance)

D'où l'intérêt d'être coacher par un professionnel. Je vous parle d'ailleurs un peu plus de ce qu'est "coacher" dans cet article : "Coacher" ce n'est pas que ce que vous croyez !

Pourquoi tout cela compte ?

Parce que  nos compétences corporelles, elles, se détériorent si nous ne les entretenons pas : « à partir de 25 ans, on observe une diminution progressive de la taille et du nombre de fibres musculaires, entraînant une perte d’environ 30 % de la masse musculaire à l’âge de 80 ans. » (C. Beaudart, Sarcopénie ou diminution progressive de la masse musculaire ). J'en parle d'ailleurs dans cet article sur le : Constat sur notre rapport avec le sport, l'activité physique, à l'aube de 2026.

La fluence corporelle n’est pas un luxe :

C’est le socle de la santé durable, de la prévention et de l’autonomie physique.

Comme l'est la fluence de lecture pour notre capacité à développer nos connaissances, notre communication et donc notre émancipation sur le plan intellectuelle.